Strüwe, Carl

  • Forme conique. Cristaux d'acide hippurique. STR 1-002, 1927 Kegelform. Kristallbild der Hippursäure. 24 x 18 cm

  • Langue d'escargot comme profil de lime. Langue d'escargot de Bourgogne. STR 1 -010, 1927 Tirage gélatino-argentique 24 x 18 cm

  • Trompes de succion du dyptique bordé - coléoptère. STR 1-031, 1928 Tirage gélatino-argentique 24 x 18 cm

  • Langue d'escargot comme convoyeur-râpe à bande-nassa. STR 1-030, 1928 24 x 18 cm

  • Croissance de cristaux de chlorure de potassium. STR 1-017, 1928 Tirage gélatino-argentique 40 x 30 cm

  • Microalgue unicellulaire à structure mathématique. STR 1-020, 1928 Tirage gélatino-argentique 24 x 18 cm

  • Structure de l'algue Spirogyra comme usine de chlorophylle. STR-1-021, 1928 40 x 30 cm

  • >Ecailles sur une aile de papillon. STR 1-027, 1928 Tirage gélatino-argentique 40 x 30 cm

  • Structure et mobilité d'un pied d'insecte. Mouche pourceau - eristalix tennax. STR-1-043, 1929 Tirage gélatino-argentique 24 x 18 cm

  • Archétype parasitaire. Trichine dans la viande de muscle. STR-1-014, 1928 24 x 18 cm

  • Archétype de l'adaptation. Rythmes nautiques dans la structure de l'algue marine. STR-1-059, 1930 Tirage gélatino-argentique 24 x 18 cm

  • >Une station de la circulation sanguine du corps humain. Vaisseaux capillaires. STR-1-065, 1930 Tirage gélatino-argentique 24 x 18 cm

  • Charpente cellulaire de la tige de joncs - juncus. STR-1-076, 1930 Tirage gélatino-argentique 24 x 18 cm

  • Mouvement en spirale de bactéries sanguines. STR-1-069, 1930 Tirage gélatino-argentique 40 x 30 cm

  • Mouvement en gradins des cristaux de pyromorphite. STR-1-073, 1930 Tirage gélatino-argentique 40 x 30 cm

1898 – 1988 Carl Strüwe, pionnier de la microphotographie artistique dès 1926, ne percera véritablement le monde de la photographie expérimentale que dans les années 1950. La photographie subjective, mise en valeur par Otto Steinert dans l’exposition du même nom à Saarbrücken en 1951, sera en effet une plateforme idéale pour la découverte du microcosme par les adeptes de l’art. Et ce n’est qu’au printemps de 2012 que le musée de Bielefeld, ville natale de Strüwe, 30 ans après une première exposition personnelle, organise une grande rétrospective accompagnée d’un catalogue exhaustif, catapultant de ce fait Strüwe à l’avant-première des photographes du XXème siècle. La galerie LE MINOTAURE a pris le relais et ouvre au monde francophone l’accès à une partie capitale de l’œuvre de Strüwe.
Carl Strüwe, employé comme créatif dans une entreprise moderne de réclame industrielle à Bielefeld, est en avance sur son temps. Premier photographe à faire la découverte fascinante du microcosme, il développe une philosophie unique de l’abstraction. Son propos : la nature nous montre un monde figuratif à l’absolue. Ces matières et substances identifiables, néanmoins, sont constitués d’un nombre quasi illimité d’abstractions diverses, invisibles à l’oeil nu. Sous le microscope, la nature dévoile un univers allégorique de formes, qui de manière associative nous rappellent les constructions, symétries, inventions et ouvrages créés par l’homme. Elle nous livre les sources de l’art abstrait. En outre, le microcosme de Strüwe est une synthèse du monde scientifique et du monde esthétique. Afin de clairement définir sa vision, l’artiste divise le « royaume des formes » en sept catégories, attribuant chacune de ses prises de vue à un contexte distinct :
1 Développement des petites formes
2 Formes élémentaires
3 Formes de construction et de mouvement
4 Archétypes et allégories
5 Magie de la ressemblance
6 Lumière, force créatrice
7 L’homme créateur
C’est ainsi que la microbiologie pénètre de manière spectaculaire le monde des arts : les liquides, la chimie, les bactéries, l’univers animal et végétal dans lequel nous vivons nous révèlent désormais leur essence, nous montrent leur visage inconnu.
D’après Carl Strüwe, l’acte créateur se situe dans la divulgation de la texture et de la composition fournie par la nature, en synthèse avec la « rébellion technique » de l’artiste. Grand précurseur de la photographie autonome, sans but autre que de présenter l’image en elle-même, Strüwe exerce en noir et blanc l’appropriation manipulée de l’univers scientifique, dont il défend de manière programmatique le droit d’être. Alors qu’aujourd’hui cette pratique est tout à fait acceptée dans le domaine de l’art, Strüwe nous montre que déjà, à la fin des années 1920, il a l’habilité d’instrumentaliser le vocabulaire exceptionnel et innovateur de l’avant garde. Au sein de la dernière catégorie, « homme créateur », Strüwe rassemble ses montages à expositions multiples, solarisations et polarisations. Par association imagée, il souligne la substance graphique de la matière sous étude en y ajoutant une tonalité purement artistique. Il crée ainsi des compositions libres et uniques, avec des motifs réels découverts dans la microbiologie.
Aujourd’hui encore les photographies de Carl Strüwe ont la force de nous étonner. Sa philosophie impose en effet une réflexion sur la cohérence visuelle et conceptuelle du monde qui nous entoure.

Helen Adkins, septembre 2012

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