• Biomorphisme 1920-1950

    Du 11 avril au 29 juin 2019

  • Biomorphisme 1920-1950

    Du 11 avril au 29 juin 2019

  • Biomorphisme 1920-1950

    Du 11 avril au 29 juin 2019

  • Biomorphisme 1920-1950

    Du 11 avril au 29 juin 2019

  • Biomorphisme 1920-1950

    Du 11 avril au 29 juin 2019

Du 11 avril au 29 juin 2019

Biomorphisme 1920-1950

À partir du 11 avril 2019, jusqu’à la fin du mois de juin, les galeries Le Minotaure et Alain Le Gaillard présenteront dans leurs deux espaces une grande exposition autour de l’art biomorphe dans les années 1920-1950. Cette présentation regroupera les œuvres majeures (et sur supports divers : peinture, sculpture, photographie, etc.) d’artistes tels que : Jean Arp, Joan Miró, Laszlo Moholy-Nagy, André Masson, César Doméla, Brassaï, Man Ray, Auguste Herbin, Jean Hélion, Léon Tutundjian et beaucoup d’autres. Elle sera accompagnée d’un important catalogue préparé en collaboration avec l’historienne de l’art, Guitemie Maldonado, spécialiste du sujet et auteur du livre Le cercle et l’amibe: le biomorphisme dans l’art des années 1930.

En 1936, dans l’exposition Cubism and Abstract Art qu’il organise au Museum of Modern Art de New York, Alfred Barr distingue deux branches dans l’art de son temps, l’art abstrait géométrique d’une part, de l’autre l’art abstrait non-géométrique, qu’il qualifie aussi de biomorphique ; il caractérise ce dernier comme « procéd[ant] de l’intuition et de l’émotion plutôt que de l’intellect », « présent[ant] des formes organiques ou biomorphiques plutôt que géométriques » et comme étant « curviligne plutôt que rectiligne, décoratif plutôt que structurel et romantique plutôt que classique dans son exaltation du mystique, du spontané et de l’irrationnel ». Cette dernière énumération ouvre à l’abstraction, on le voit, une pluralité de dimensions, bien au-delà d’un questionnement qui ne serait que d’ordre formel. Par ailleurs, si l’on parcourt les productions de la décennie précédant la distinction établie par Barr, il apparaît bientôt que de telles formes, qui évoluent « à mi-chemin entre le cercle et l’amibe » et tiennent donc à la fois de la forme et de la vie – biomorphisme : de bíos, la vie et morpha, la forme – ne sont pas l’apanage exclusif des œuvres abstraites, mais sont également présentes dans le champ figuratif et en particulier chez les surréalistes.

On constate même, durant l’entre-deux-guerres, la récurrence de ce vocabulaire plastique et sa large diffusion, non seulement à l’échelle internationale, mais aussi dans tous les domaines de la création – peinture, sculpture et photographie, ainsi que design et architecture. L’ampleur du phénomène attire en soi l’attention. Il appelle tant sa prise en compte que la mise au jour de ce qu’il révèle des circonstances spécifiques dans lesquelles il s’est développé.

De telles parentés formelles permettent ainsi de considérer, dans le même mouvement, des artistes aux parcours aussi différents que Jean Arp, Auguste Herbin, André Masson, Jean Hélion, Yves Tanguy, Étienne Beothy, Wolfgang Paalen, Léon Tutundjian, Georges Valmier ou encore Laszlo Moholy Nagy et par là, de dépasser les clivages très marqués de leur époque : et de suggérer une autre lecture possible de la modernité.

Voilà ce que se propose la présente exposition : voir ensemble, non pas dans les pages d’un livre, mais aux murs d’une galerie, des œuvres communément classées dans des catégories distinctes ; et penser, sur pièces, ce que font surgir ou produisent pareils rapprochements. Car il y a là à l’évidence plus que de simples échos formels. Ils signalent, plus en profondeur, une conception de la forme et de la création et une vision du monde : une recherche de formes et de principes élémentaires, après la table rase du Quadrangle de Malevitch et de la Nouvelle Plastique de Mondrian ; l’ambition de produire des œuvres en prise avec leur temps et puisant leur inspiration aux origines mêmes de la vie et des formes, des œuvres obéissant à une logique propre et se nourrissant des propriétés intrinsèques des matériaux, des œuvres qui donneraient à voir des mouvements et des processus plus que des configurations arrêtées – des œuvres vivantes donc, au sens plein du terme.

Entretien avec Benoit Sapiro dans la Gazette Drouot

Visite 3D de l’exposition

ARTISTE (S) EXPOSÉ (S)