Il y a cent ans naissait Jiří Kolář.
Benoit Sapiro, Alain Le Gaillard et Jana Claverie sont heureux de vous convier à cet anniversaire et centenaire, et vous invitent à découvrir les multiples facettes de cet artiste protéiforme, tour à tour poète, collagiste et peintre.
Né en Bohême et de milieu modeste, il se tourne très tôt vers l’écriture et sa manipulation, dans une oeuvre dont le jeu et l’humour restent profondément dadaïstes.
Après une première période qui lui confèrera une certaine notoriété à travers la poésie, Jiří Kolář sera proche du Poétisme et ensuite membre du Groupe 42, il expose dès 1937 ses premiers collages poétiques, d’influence surréaliste et dadaïste, dans un hall de théâtre avant-gardiste tchèque.
Quatre ans plus tard paraît son premier recueil de poésies, qui culmineront tant pour leur notoriété que pour leur maîtrise lors de l’édition des Poèmes du silence, en 1965, que certains rapprochent alors en esprit des Coup de dé de Mallarmé et Calligrammes d’Apollinaire.
Jiří Kolář n’aura cessé de jouer, coller, défaire, expérimenter mots et formes, jusqu’à faire paraître un édifiant « dictionnaire des méthodes », marquant témoignage de l’esprit méticuleux, de l’humour et du goût pour l’expérimentation qu’inspirent les oeuvres qui seront exposées.
N’oubliant rien de ses origines, ni de ses influences, Jiří Kolář laisse à travers ses oeuvres, comme en témoignent les magrittage et collage autour de Kurt Schwitters et de Constantin Brâncuși, un héritage et une vision nouvelle.
Nous vous invitons au jeu, et surtout à la découverte d’oeuvres qui sont aussi la relecture d’une certaine synthèse des arts, avant-gardiste et singulièrement tchèque, en rendant hommage tant aux artistes peintres ou poètes, comme František Kupka ou Josef Šíma, qu’aux sculpteurs, tel Otto Gutfreund.
Il meurt en 2002 peu de temps après que le Musée de Dijon lui ait consacré une rétrospective.