SALONS

juin 12, 2024

ART BASEL

Pour l’édition 2024 d’Art Basel, la Galerie Le Minotaure propose une exposition monographique de César Domela (1900-1992), artiste néerlandais qui débuta sa carrière dans la première moitié des années 1920 en tant que membre du groupe De Stijl et termina comme l’un des maîtres incontestés du relief au XXe siècle.
Notre exposition sera composée de 14 pièces embrassant différentes périodes de l’œuvre de Domela ainsi que la diversité des supports et des techniques qu’il a explorées dans sa carrière : photographies, photomontages, peintures, mais surtout les reliefs réconciliant géométrie et organicisme qui constituent l’axe principal de sa trajectoire artistique.
Toutes les pièces que nous présenterons sont de qualité muséale et ont été exposées lors des nombreuses expositions de l’artiste organisées en France et à l’étranger. Il faut tout d’abord citer le très précoce collage noir et blanc de 1923 représentant le père de l’artiste et la rare toile néoplasique réalisée par Domela en 1926 après sa rencontre à Paris avec Theo van Doesburg et Piet Mondrian qui lui enseignèrent la discipline, le sens de l’équilibre et les règles de la composition et avec lesquels il noua une profonde et durable amitié qui survécut même au schisme que Domela effectua en s’affranchissant des lignes droites et des couleurs primaires. A partir de 1925, il commença à transgresser le système néoplasique et sa loi de l’équilibre, créant l’illusion de la profondeur et abandonnant les perpendiculaires au profit des lignes obliques ou diagonales, comme en témoigne notre Composition n°5K.
Par la suite, les échanges intenses de Domela avec les artistes du Bauhaus de Dessau (Kandinsky, Moholy-Nagy) et avec le Groupe K des Abstraits de Hanovre à la fin des années 1920 et au début des années 1930, orientent son travail vers les idées du constructivisme russe et le conduisent à abandonner la peinture pour s’investir dans les arts appliqués et à embrasser la relation entre art et architecture. De cette période, nous exposerons quelques photographies en noir et blanc et des photomontages (dont d’autres versions se trouvent dans les collections du Centre Pompidou, par exemple).
Les collages et les photomontages encouragent Domela à introduire dans son travail des éléments étrangers à la peinture, le conduisant inévitablement vers la troisième dimension. L’observation constante de la nature (également à travers la photographie) ainsi que sa fascination pour les calligraphies chinoises, indiennes, islamiques ou encore irlandaises lui permettent de développer son approche personnelle du relief. Celle de 1939 (Relief n°15A) est un parfait exemple des riches compositions réalisées par Domela avec des matériaux divers et insolites tels que le bois, la peau de requin, les carapaces de tortue, le daim, le cuivre, le laiton ou le plexiglas, etc., privilégiant les courbes sinueuses, les ellipses, les cercles et les arabesques. Celles réalisées pendant la Seconde Guerre mondiale (Relief n°15H, 1942-43 ; Relief n°18, 1944) témoignent de la période où il expose aux côtés de Nicolas de Staël et de Wassily Kandinsky à la Galerie Jeanne Bucher ou Esquisse.
L’exposition est accompagnée d’un important catalogue, richement illustré et documenté, réalisé en collaboration avec Christian Derouet.