C’est un hommage à Paul Kallos, « l’architecte des transparences », que nous propose la Galerie Le Minotaure, du 07 avril au 26 mai 2011, au travers d’une rétrospective exceptionnelle présentée dans trois lieux de la capitale : au 2 rue des Beaux-Arts, à l’Institut Hongrois et à la galerie Alain Le Gaillard. En cette année anniversaire de la mort du peintre d’origine hongroise, Benoit Sapiro, spécialiste de l’art russe et d’Europe de l’Est, souhaite ainsi donner à cette re-découverte une importance qui n’a d’égal que la force de création de cet artiste trop injustement oublié pour n’avoir pas céder aux modes, mais pour qui le temps sait reconnaitre la marque d’un précurseur, d’un style propre, fluide et construit, envoutant et intemporel …
« J’ai passé mon enfance sur la grande plaine hongroise. (…) Je me souviens qu’en été, avec une boîte d’aquarelles, en pleine campagne, j’allais dessiner les arbres qui se reflétaient au bord des étangs : c’est un spectacle qui m’a beaucoup touché et dont la sensation m’est toujours restée. » Paul Kallos.
Pour ce coup de projecteur sur l’oeuvre du Paul Kallos, la Galerie Le Minotaure réunit pas moins d’une soixantaine d’oeuvres qui retraceront toutes les étapes de l’évolution de sa peinture et publie un catalogue. Kallos, proche de son compatriote Hantaï, autant influencé par les maitres de la lumière que sont Rembrandt ou Goya, que par Matisse, développe un art oscillant entre abstraction et création. Parti du surréalisme, il construit à l’instar de Cézanne de véritables modules spatiaux extrêmement précis où la couleur, éclatante, devient structurante. A partir de la fin des années 1970, les géométries deviennent informelles, toujours plus abstraites et naissent ainsi les premières Strates, qui accordent au blanc de la toile un rôle matriciel.