1891 – 1915:: Henri Gaudier-Brzeska (né le 4 octobre 1891 à Saint-Jean-de-Braye (Loiret), et mort pour la France le 5 juin 1915 à Neuville-Saint-Vaast (Pas de Calais), est un sculpteur français. Entré à 12 ans à l’École primaire supérieure d’Orléans, il s’y fait remarquer par son professeur d’anglais, qui lui fait obtenir une bourse d’études pour l’Angleterre. Il y séjourne plusieurs années, et y exerce diverses activités. Il se rend ensuite en Allemagne, puis rentre en France, à Paris. En 1910, la parfaite connaissance de l’anglais d’Henri Gaudier lui permet d’entrer comme traducteur aux éditions Armand Colin. C’est à cette époque qu’il fait connaissance à Paris, à la Bibliothèque Sainte-Geneviève, de Sophie Brzeska, une Polonaise de vingt ans son aînée, aux ambitions de romancière, avec qui il vivra désormais une relation – qualifiée de platonique1, mais souvent orageuse. Mal accepté à Saint-Jean-de-Braye, surtout par la famille Gaudier en raison de la grande différence d’âge, le couple décide de retourner en Angleterre. Pour éviter de nouvelles difficultés, Henri Gaudier et Sophie Brzeska décident d’accoler leurs deux noms et de se faire passer pour frère et sœur. Arrivé à Londres sans argent ni appui, le ménage connaît de grosses difficultés matérielles. Henri Gaudier trouve un petit emploi de sculpteur. Il y rencontre Wyndham Lewis et Ezra Pound, et devient membre fondateur du mouvement vorticiste. En 1912, par convictions anarchistes et antimilitaristes, Henri Gaudier refuse de répondre à l’appel du service militaire qui lui est parvenu, ce qui lui interdit tout retour en France. Cependant, lorsqu’éclate la Première Guerre mondiale, il contacte l’ambassade de France à Londres en vue de régulariser sa situation militaire. Considéré comme déserteur, il finit, après diverses difficultés, par être incorporé dans un régiment d’infanterie. Sous l’uniforme, l’ancien antimilitariste devient rapidement un ardent patriote qui se fait remarquer par son courage au feu. Caporal en janvier 1915, sergent le mois suivant, il suit des cours pour devenir officier. En juin 1915, à la tête de ses hommes, le sergent Gaudier participe à l’attaque de la position de Neuville-Saint-Vaast, dans le Pas-de-Calais, et tombe, frappé d’une balle en pleine tête, à l’âge de 23 ans. Après sa mort, sa compagne sombre dans l’égarement mental. Elle meurt en 1925, brutalement lors d’une exposition selon certains, internée dans un hôpital psych.