Si l’appellation « L’école de Paris » a, depuis qu’elle fut dénommée en 1925 par André Warnod, des contours flous, elle constitue néanmoins une émulation principalement nourrie d’artistes venus d’Europe Centrale, et construite en marge des mouvements pourvus de manifestes qui s’agitent à Paris.
C’est justement cet apport des étrangers installés à Paris que nous choisissons de montrer, sujet développé lors de l’exposition « L’école de Paris, 1904-1929, la part de l’autre » au Musée d’art moderne de la ville de Paris. La part belle y était donnée aux Russes, venus en nombre dès les années 1910.
Ces artistes venus d’Europe Centrale, s’installent peu à peu dans le quartier de Montparnasse, qui remplace bientôt Montmartre comme lieu dynamique de tous leurs échanges. D’une part dans les foyers d’artistes : La Ruche voit s’installer entre autres Chagall, Baranoff-Rossiné, Kremegne, Kikoine, Soutine, Lipchitz.
Les Académies ne sont pas en reste : La Grande Chaumière pour Youla Chapoval, l’Académie Colarossi pour
Survage, ou l’Académie de la Palette pour Sonia Delaunay, relayées par une éclosion de salons, cafés et bals organisés autour d’Appollinaire et les époux Delaunay. Nous évoquerons aussi à travers cette exposition la Baronne d’Oettingen qui tenait salon ouvert rue Delambre, dans son appartement. On pouvait alors y croiser aussi bien Ossip Zadkine que Pablo Picasso. Nous présenterons son paravent exceptionnel, signé sous le pseudonyme de François Angiboult.
Si l’entre deux-guerres marque une pause, le flambeau reprend sous des traits plus abstraits de Lanskoy,
Poliakoff et Charchoune, et l’éclosion de l’abstraction lyrique, mouvement souvent présenté comme la
seconde école de Paris.
Nous nous joignons de tout coeur à ce que Serge Romoff, organisant la première exposition au Café du
Parnasse écrivait de l’Ecole de Paris lorsqu’il proclamait : « Aux passants, la porte est ouverte ! »