• Kupka – Ma Galerie

    Du 22 mars au 30 mai 2012

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    Du 22 mars au 30 mai 2012

Du 22 mars au 30 mai 2012

Kupka – Ma Galerie

En ce printemps, la galerie Le Minotaure rend hommage à l’un des pionniers de l’abstraction de l’art du XXe siècle, Kupka, à travers un ensemble de 15 œuvres de grande qualité sur papier, retraçant le voyage dans l’abstraction entrepris par l’artiste à partir de 1910 et son évolution vers l’art abstrait géométrique dans les années 30.
« Pendant sa longue carrière d’artiste, qui couvre une période qui va de Mucha aux artistes Madi en
passant par Abstraction-Création, Kupka a intégré ou bien côtoyé un nombre considérable de
tendances esthétiques et de domaines de l’art. Au fil de ces nombreuses expériences, l’artiste a toujours manifesté un point de vue particulier : son “symbolisme”, par exemple, est imprégné d’une pensée sociale, ses caricatures “anarchistes” dénotent un arrière-plan fortement idéaliste… Alors qu’il est encore engagé dans des projets d’illustrations pour des ouvrages de bibliophilie, travail dans lequel il excelle et qui est très apprécié, Kupka élabore une conception de l’art qui le conduit à la non-figuration et dont l’un des premiers aboutissements remarquables est Amorpha, Fugue à deux couleurs (Prague, Národní galerie) présentée au Salon d’Automne de 1913 qui est la première oeuvre non figurative à avoir jamais été exposée au public à Paris.
Kupka a certes côtoyé les différents “ismes” du début du XXe siècle mais, développant une approche
très personnelle, il a toujours gardé une indépendance farouche par rapport à ces mouvements.
Il a, par exemple, été particulièrement critique à l’égard du futurisme et du cubisme dont son oeuvre a
parfois été rapprochée, dès cette époque ou plus tard. Ce rapprochement se justifie dans la mesure où son questionnement recouvre les problématiques de ces mouvements capitaux, mais il faut bien
comprendre que les conclusions de Kupka sont en tout point opposées à ceux-ci dont il considère les
tentatives, d’un point de vue moral, comme des tricheries. Kupka reste en dehors de tous les
mouvements, à l’exception notable d’Abstraction-Création, groupe auquel il participe tel une figure
tutélaire, comme il parrainera plus tard, après la Seconde Guerre mondiale, le salon des Réalités
Nouvelles. »
« Les oeuvres présentées dans l’exposition actuelle s’inscrivent dans cette logique de recherche incessante et confirment l’importance conceptuelle des études dans l’oeuvre de Kupka. Parmi elles figurent quelques compositions dédicacées aux Waldes. Rappelons que le soutien indéfectible de l’industriel tchèque Jindrich Waldes, qui a été le mécène et l’ami de l’artiste dans les années vingt et trente, a permis à Kupka de créer sans avoir trop de soucis matériels. Le credo artistique de Kupka, profondément lié à sa personnalité, est tout à fait original, en particulier
par sa dimension éthique et philosophique.
Dans la préface de Quatre histoires de blanc et noir, nous trouvons une autre expression de la logique implacable de Kupka dans la manière dont il exprime le dilemme auquel est confronté l’artiste tenté par la mimésis : “Ou bien l’artiste trahit sa vision d’art pour ne pas trahir la nature ou il déforme le modèle pour serrer de plus près l’aspect de sa vision.” Kupka conclut par une déclaration manifeste de son concept artistique : “L’oeuvre d’art étant en soi réalité abstraite demande à être constituée d’éléments inventés. Sa signification concrète découle de la combinaison même des types morphologiques et de situations architecturales particulières à son organisme propre. »

Makréta Theinhardt et Pierre Brullé

PUBLICATIONS

Kupka

ARTISTE (S) EXPOSÉ (S)