S’inscrire dans le temps, avec la plus grande précision possible, a été parmi les avant-gardes artistiques une pratique courante, liée à l’idée de table-rase et à la volonté qui l’accompagne, de faire date – avec une déclaration, un manifeste, une exposition. Ainsi le poète André Breton fit-il paraître, aux éditions du Sagittaire, le 15 octobre 1924, le Manifeste qui a signé la naissance du Surréalisme et dont nous fêtons aujourd’hui le centenaire.
Pour commémorer cet événement le Centre Pompidou, l’association André Breton et le Comité Professionnel des Galeries d’Art s’associent dans le cadre du projet « Paris Surréaliste » dont fait partie l’exposition Surréel. Trois petites histoires surréalistes que nous organisons en collaboration avec la galerie Kaléidoscope, galerie Alain Le Gaillard et lacollection Jacques et Thessa Herold. Elle prolonge l’expérience de celle, consacrée au biomorphisme des années 1930-1950, organisée en 2019 par la galerie Le Minotaure et Alain Le Gaillard. Son commissaire, comme il y a 5 ans, est Guitemie Maldonado, historienne de l’art et auteure du livre « Le Cercle et l’amibe : le biomorphisme dans l’art des années 1930 » qui, à côté de Didier Ottinger, collabore à la manifestation du Centre Pompidou.
Notre exposition se tiendra du 5 septembre au 30 novembre au 2 rue des Beaux-arts, 23 rue de Seine et 19 rue Mazarine, adresses qui au temps des surréalistes offraient un excellent observatoire tant pour les débuts du mouvement dans l’entre-deux-guerres que pour ses prolongements ou remises en question au-delà de la Seconde Guerre mondiale. Elle proposera donc un voyage dans le temps, de l’art moderne jusqu’à l’art contemporain, pour montrer des œuvres inspirées de situations et de formes surréalistes, provenant aussi d’en dehors du mouvement même. Elle suivra des trajectoires des principaux protagonistes du surréalisme et leurs croisements éventuels, repérant les traces qu’ils y ont laissées ainsi que les mondes vers lesquels leurs œuvres ont conduit. Elle s’interrogera aussi sur l’importance qu’ont eu pour ces artistes la ville et les lieux, ainsi que les déambulations qui s’y déploient comme les rencontres dont ils sont parfois le théâtre.
L’accrochage ainsi que l’important catalogue qui l’accompagnera, seront organisés autour de trois catégories principales : Formes simples (faisant souvent écho à la nature et devenues emblématiques de l’esthétique moderne au XXe), Métamorphoses (qui constituait l’instrument privilégié d’investigation et de création des artistes surréalistes, l’un des thèmes clés de leur entreprise) et Rêves & Cauchemars (par leur attrait à l’inconscient, leur dimension poétique et antilittéraire, ils intéressaient les surréalistes en tant que des outils de transformation et des moyen de renouveler l’inspiration).
Parmi les artistes que nous présenterons se trouvent notamment :
Jean Arp, Enrico Baj, Hans Bellmer, Erwin Blumenfeld, Louise Bourgeois, Victor Brauner, André Breton, Léonora Carrington, Salvador Dali, Oscar Dominguez, Max Ernst, Jacques Grinberg, Vassili Kandinsky, Frantisek Kupka, Yayoi Kusama, Wilfredo Lam, Sigalit Landau, Le Corbusier, Annette Messager, André Masson, Roberto Matta, Sabine Monirys, Francis Picabia, Anton Prinner, Man Ray, Antonio Recalcati, Carl Strüwe, Fernand Teyssier, Léon Tutundjian, Raoul Ubac…