Auguste Salzmann, né le 14 avril 1824 à Ribeauvillé (Alsace) et mort le 24 février 1872 à Paris, est un photographe français, qui se consacra principalement à l’archéologie et au Proche-Orient.
Issu d’une riche famille d’industriels alsaciens, il commence sa carrière en tant que peintre, comme son ami Eugène Fromentin, avec qui il voyage en Algérie en 1847. On y retrouve dans l’oeuvre de ces deux artistes certaines ressemblances : cadrage audacieux et synthétisation du sujet réduit à l’essentiel, pour ne pas dire l’absence du sujet. L’image tend vers l’abstraction, sublime le « presque rien ».
Ces prémices de la modernité ne sont pas fortuites, mais témoignent, au contraire, d’une volonté précise de la part de ces artistes de sortir des voies académiques et d’oser explorer des voies nouvelles. Le Musée de Colmar possédait, encore en 1875, plusieurs vues d’Italie par Salzmann, réalisées durant son traditionnel « tour d’Italie » en 1844, malheureusement perdues depuis, dont une vue des Temples de Paestum « chaudement colorée » ainsi qu’une vue du Golfe de Naples « petit tableau ruisselant de lumière et d’azur ». Au Salon de 1849, il expose « Environs d’El Ksour » et « Cour d’une maison Juive ».
Dans le domaine de la photographie, il ira beaucoup plus loin que le stade de la recherche, anticipant dans ses images les plus radicales, les préoccupations des avant-gardes du siècle suivant. Son oeuvre, à l’instar de celles de nombreux artistes méconnus, atteste de la continuité de l’histoire de l’art. Les mouvements de rupture retenus par les historiens arrivent sur un terrain favorable, sondé par des précurseurs isolés en décalage avec leur époque. Salzmann effectue, lors de son séjour à Jérusalem en 1854, une mission de répertoire archéologique, support documentaire aux théories de son ami archéologue Félix de Saulcy, faisant remonter les vestiges de la Ville Sainte au règne de Salomon. Il est communément admis dans nombre d’ouvrages traitant de la photographie primitive que Salzmann n’était pas inspiré par un sentiment esthétique nouveau, mais que seules les contraintes imposées par sa mission auraient dicté sa manière de photographier. Autrement dit, il serait artiste malgré lui.
Plusieurs photographes de la période primitive ont effectué des travaux similaires à la même époque, en Egypte particulièrement. Louis de Clerq, repassera dans les pas de Salzmann en 1859. Aucun n’atteindra le niveau d’inspiration de Salzmann à Jérusalem. Son Jérusalem, qu’il publiera à compte d’auteur, sans grand succès commercial, continue son chef-d’oeuvre et prend place parmi les incunables de l’histoire de la
photographie et de l’histoire de l’art en général. Salzmann retournera en 1863 à Jérusalem où il exécutera encore quelques photos qui n’ont pas la force des précédentes, puis il abandonnera définitivement la photographie. Sa carrière de photographe n’aura réellement duré qu’une année.
Salzmann, Auguste
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novembre 19, 2015 / ÉDITION 9