1894 – 1958 : Née dans une famille modeste, elle rejoint en 1910 l’Ecole des Beaux-Arts de Kazan où elle rencontre son futur mari Alexandre Rodtchenko. Tous les deux s’installent à Moscou, pour y vivre ensemble à partir de 1916, et s’inscrivent à l’école d’arts appliqués Stroganoff. Stepanova y fait la connaissance de Alexandre Vesnine, Lioubov Popova, Nadejda Oudaltsova, Olga Rozanova et Vladimir Tatline. Après la Révolution, elle travaille à la section des arts plastiques (IZO) du Commissariat du peuple à l’instruction et expose des tableaux à la Vème exposition d’Etat (1919). Dès 1917, Stepanova s’intéresse à la poésie futuriste et, inspirée par le travail de Rozanova et d’Alexeï Kroutchenykh, elle écrit et édite des livres de poésie « transmentale » (zaoum), mêlant collages et écriture, parmi lesquels Rtny Khomle (1918), Zigra ar (1918), Globolkim (1918) et Jad’ (1919). Ces livres sont faits artisanalement, jouant pour la plupart sur les contrastes de couleurs pour faire ressortir les sons des textes, ce qui crée une véritable poésie visuelle. Rodtchenko illustre l’un de ses recueils, Toft. Elle illustre de son côté en gouaches abstraites le recueil Gly-Gly du poète Kroutchenykh (1919) et publie la même année son livre le plus novateur Gaoust-Tchaba ¹ où elle peint ses poèmes directement sur des pages du quotidien officiel du gouvernement. Entre 1920 et 1921, elle est le secrétaire et l’un des premiers membres de l’Inkhouk, Institut de la culture artistique créé en mai 1920 à l’initiative de Kandinsky, Rodtchenko et Babitchev. Elle participe au Groupe de travail de l’analyse objective et au Groupe de travail des constructivistes. Stépanova participe ensuite à des expositions organisées par l’IZO, comme la célèbre Xème exposition nationale – Création abstraite et suprématisme où Rodtchenko prend ses distances avec Malevitch. En septembre 1921, Rodtchenko, Stepanova, Vesnine, Popova et Exter organisent à Moscou l’exposition « 5×5=25 », où Stepanova expose des compositions basées sur une analyse mécanique et géométrique du visage. À partir de cette date, elle abandonne la peinture pour se consacrer aux arts appliqués.