1905 – 1985 : Pierre Tal Coat naît, fils de marin-pêcheur, en 1905 à Clohars-Carnoët (à dix kilomètres de Quimperlé dans le Finistère) dont il fréquente l’école primaire de 1912 à 1914. En 1915 son père meurt sur le front d’Argonne. Apprenti forgeron à partir de 1918 tandis qu’il commence à dessiner et sculpter, Tal Coat obient une bourse de pupille de la nation et entre à l’école primaire supérieure de Quimperlé. Clerc de notaire en 1923 à Arzano, mouleur et peintre céramiste à la faïencerie Henriot de Quimper en 1924, il dessine au crayon, au fusain ou au pastel, des personnages et des paysages de la campagne bretonne. Arrivé à Paris en 1924, Tal Coat est modèle à l’Académie de la Grande Chaumière, mouleur à la Manufacture de Sèvres et se lie avec le peintre Émile Compard. En 1925 et 1926 il accomplit son service militaire à Paris dans les cuirassiers. Il rencontre alors Auguste Fabre et Henri Bénézit et expose dans leur galerie sous le nom de Tal Coat (« Front de bois » en breton) qu’il gardera toute sa vie, pour éviter l’homonymie avec le poète quimpérois Max Jacob. De retour à Paris en 1930, après un séjour en Bretagne à Doëlan de 1927 à 1929, il se lie avec Francis Gruber, puis André Marchand, Gertrude Stein, Francis Picabia, Ernest Hemingway, Giacometti, Balthus, Artaud, Tzara, Paul-Émile Victor. À partir de 1932, il est membre du groupe « Forces Nouvelles ». En 1936, il proteste contre la guerre d’Espagne par la série des Massacres. Mobilisé en 1939 à Saint-Germain-en-Laye puis à Ermenonville dans le service du camouflage, et démobilisé en 1940 à Montauban, Tal Coat gagne, avec André Marchand, Aix-en-Provence où se sont réfugiés de nombreux artistes, notamment Charles-Albert Cingria et Cendrars. Il participe en 1941 à l’exposition des « Vingt jeunes peintres de tradition française » organisée par Bazaine et expose à la Galerie de France en 1943. Rentré à Paris en 1945 où il participe au premier Salon de Mai, il retourne l’année suivante à Aix, au Château Noir (remise de Cézanne quand il peignait au Tholonet), où il fait bientôt la connaissance d’André Masson, du philosophe Henri Maldiney et du poète André du Bouchet qui demeureront ses intimes. Sa peinture devient alors non figurative. Avec les artistes de la nouvelle École de Paris, la Galerie de France (de 1943 à 1965), les galeries Maeght (de 1954 à 1974), Benador (de 1970 à 1980) puis la galerie H-M, la galerie Clivages et la galerie Berthet-Aittouarès exposent ensuite régulièrement sa peinture. En 1956 seize de ses peintures sont présentées à la Biennale de Venise avec celles de Jacques Villon et de Bernard Buffet. Aux côtés de Joan Miró et d’Ubac, il collabore en 1963 aux réalisations de la Fondation Maeght par une mosaïque pour le mur d’entrée et reçoit en 1968 le Grand Prix National des Arts. Une grande exposition rétrospective lui est consacrée au Grand Palais de Paris en 1976. À partir de 1961, Tal Coat s’installe à la Chartreuse de Dormont (Saint-Pierre-de Bailleul), près de Vernon (Eure), en Normandie. Il y meurt en 1985.