1883 – 1960 : Henry Valensi a commencé très jeune à peindre les paysages solaires de son Algérie natale. Sa famille, qui s’installe à Paris en 1899 dans le neuvième arrondissement, l’encourage dans sa passion naissante pour l’art pictural . Sur les conseils de Léon Bonnat Valensi entre à l’académie Julian en 1902 où il étudie la peinture sous la direction de Jules Lefebvre et de Tony Robert-Fleury. Dès 1905, Étienne Dinet lui permet de faire sa toute première exposition au Salon des Orientalistes. Il est alors encore impressionniste, mais exprime le besoin de renouveler l’art pictural en libérant l’artiste de la vision purement objective que la pratique a cristallisé dans l’immobilisme. Valensi qui a hérité de quoi vivre confortablement se positionne du côté de la liberté et de l’indépendance totale en tournant le dos au marché de l’art (ce qui l’empêchera de se faire connaître). Il adhère à la Société des artistes indépendants et expose régulièrement, chaque année, dans leurs salons à partir de 1908. Valensi voyage beaucoup en Europe et sur le pourtour du bassin méditerranéen. Ses paysages commencent à se transformer en intégrant des éléments abstraits, au cours d’un voyage en Grèce, en 1909. Valensi ne s’intéresse plus dès lors qu’aux tentatives avant-gardistes: c’est de mouvement, de dynamisme dont la peinture a besoin, et c’est avec Marinetti et les peintres futuristes que Valensi se liera le plus longtemps, avant de trouver sa propre voie: le « musicalisme », dès 1913. En 1912, il gère et organise le Salon de la Section d’Or aux côtés de Jacques Villon, Pierre Dumont, Jean Metzinger, Albert Gleizes, Raymond Duchamp-Villon, Marcel Duchamp et Francis Picabia. À partir de 1913 il expose régulièrement dans divers salons en France comme à l’étranger. Valensi est aussi un grand voyageur avec une prédilection pour la Russie, et le bassin méditerranéen. En 1932, Henry Valensi, et trois autres peintres Charles Blanc-Gatti, Gustave Bourgogne et Vito Stracquadaini fondent l’Association des Artistes Musicalistes et organisent à Paris (Galerie Renaissance) le premier des vingt-trois Salons Musicalistes. Selon ses théories, qui donnent à l’Art une place prépondérante dans l’évolution de la conscience de soi à travers les civilisations, la musique parce qu’elle est science, rythme et dynamisme, devient au XXe siècle l’art le plus à même d’exprimer les nuances et les subtilités de l’âme humaine. La couleur étant comme le son, vibration de matière, le peintre musicaliste est celui qui utilise sa matière d’art (la couleur, le trait, les formes) pour créer subjectivement une « musique » de couleur sur sa toile. Valensi considère que la dernière étape de l’évolution de l’Art pictural consiste à introduire le mouvement réel dans l’espace de la toile, ce qui débouche sur la CINEPEINTURE, réalisée par des cinépeintres. Valensi travaille seul, avec une camera installée en banc-titre dans une chambre de bonne-studio , à partir de 1936, à l’élaboration d’un film abstrait en couleur qui n’aboutira qu’en 1959 : La Symphonie printanière1 trente minutes, 64 000 dessins à partir d’un tableau peint en 1932. Sa vie et son œuvre sont retracées dans un livre sorti à l’automne 2013, commandité par les ayants droit, écrit par Marie Talon sous la forme d’un dialogue imaginaire, qui présente le grand intérêt de retracer toute l’histoire de l’avant-garde artistique parisienne, avec de nombreux documents d’archives inédits (entre autres: les lettres que Max Jacob écrivit à Valensi pendant l’été 1914, également des lettres montrant que Valensi fréquentait beaucoup les Delaunay). La rédaction de ce livre a été facilitée d’abord grâce à la lecture de thèse de doctorat de Claire Euzet, « le musicalisme, une tendance de l’abstraction », soutenue en 1996 à La Sorbonne, puis grâce aux confidences de Christiane Vincent Laforce, (agée de 90 ans en 2014) peintre musicaliste et collaboratrice accompagnatrice de Valensi, (de 1957 à sa mort) et enfin grâce à l’aide d’une jeune étudiante en Histoire de l’Art, Monika Lilkov , qui travaille sur Valensi en 2012 pour son mémoire de master : « La peinture en mouvement ». Valensi sort enfin de l’ombre: – En 2013, sept des tableaux qu’il avait légués à l’État, ainsi que le film de « cinépeinture » La Symphonie printanière ont été présentés pour une durée de 14 mois du 23 octobre 2013 au Centre Pompidou à Paris au 5 janvier 2015 dans le cadre de l’accrochage des collections Modernités Plurielles.
Valensi, Henry
PUBLICATIONS
Henry Valensi
2014 VoirPRESSE
octobre 16, 2014 / « Retrouver l’avant-garde du début du XXe siècle », Le Point, le 16 oct. 2014
ÉDITIONS
juin 6, 2020 / EDITION 16