1862 – 1921 : Teige passe son enfance à Neveklov près de Benešov – son père, Josef Teige (1862-1921), était archiviste de la ville de Prague, topographe et historien du droit. Très tôt, il s’occupe de littérature et de beaux-arts (il expose dans le cadre d’une exposition collective dès ses seize ans). A partir de 1919, il étudie l’esthétique et l’histoire de l’art à l’université de Prague, il finit ses études en 1923. A partir du début des années 20, il s’engage activement dans la politique de gauche, il devient membre du Parti communiste tchèque (PCT) nouvellement créé et gardera ces positions même lors du changement de direction du parti en 1929. En 1920, il est un des fondateurs de l’Association artistique Devetsil. A partir de 1921, il entre en contact avec divers représentants de la culture française (Ch. Vildrac, G. Duhamel, A. Breton, Le Corbusier, L. Aragon, P. Eluard et d’autres) avec qui il collaborera tout le reste de sa vie. Il est membre de l’Association pour le rapprochement économique et culturel avec la nouvelle Russie (1925-1937), du Front gauche (1926-1936) et du Syndicat des architectes socialistes (1929-1936). Il est actif en tant que critique d’art et prend part à de nombreuses expositions en tant qu’artiste (graphisme, typographie, conception de livres, collages), théoricien et organisateur. A plusieurs reprises, il se rend en France (en 1922 pour la première fois) et en Russie (pour la première fois en 1925), il voyage en Allemagne, en Autriche, en Belgique, en Italie. Entre 1929 et 1930, il enseigne la sociologie de l’architecture et l’esthétique au Bauhaus à Dessau. A partir de 1934, il prend part aux activités du Groupe surréaliste tchèque (avec V. Nezval, K. Biebl, J. Honzl, J. Štyrský, B. Brouk et d’autres) en tant que porte-parole théorique. Lors des procès de Moscou, il critique la justice stalinienne et cause ainsi une dispute au sein du mouvement surréaliste tchèque (départ de V. Nezval). Après mai 1945, il révise un certain nombre de ses points de vue et sa position de refus du schématisme de l’art soumis à l’idéologie communiste lui vaut d’être mis en marge de la vie culturelle. A partir de 1948, ses projets de publication sont annulés, Teige est isolé et une campagne est menée contre lui, l’accusant de trotskisme et de « cosmopolitisme bourgeois ». Au court des dernières années de sa vie, Teige entre en contact avec la nouvelle génération de surréalistes (V. Effenberger, K. Hynek, V. Tikal, J. Istler, M. Medek). Il meurt d’un arrêt cardiaque alors que le bruit court qu’il s’est suicidé.