César Domela

Né en 1900 à Amsterdam, César Domela renonce à une carrière d’ethnologue pour se consacrer, à partir de 1918, à la peinture. En 1923, il part exposer ses premières œuvres non-figuratives à Berlin avec le groupe November. Il séjournera dans cette ville de 1927 à 1933, ce qui lui donnera l’occasion de côtoyer plus amplement de nombreux artistes influents – Laszlo Moholy-Nagy, Alexander Rodtchenko, Raoul Hausmann, Naum Gabo, Kurt Schwitters, Carl Buchheister… – et de s’essayer à plusieurs pratiques telles que le graphisme, le photomontage, la typographie ou encore l’architecture d’intérieur. En 1933, il s’installe définitivement à Paris, ville qu’il avait déjà visitée en 1924 et où, au contact de Mondrian et de Theo van Doesburg, il avait nourri un intérêt très fort pour le néoplasticisme et le constructivisme.

Les années 1930 sont pour Domela des années riches en rencontres, expositions, contributions et participations à des collectifs d’artistes voués à la promotion de l’abstraction. Outre ses expositions personnelles tenues dans un premier temps à la Galerie Pierre (1934, 1939), il est convié à participer à des manifestations telles que L’Internationale constructiviste – aux côtés de figures majeures de l’abstraction telles que Mondrian, Gabo et Pevsner –, et expose en 1936 à New York au Museum of Living Art. Il est par ailleurs membre de Cercle et Carré, puis d’Abstraction Création, groupes pour lesquels il contribue activement aux revues. En 1937, il fonde avec Sophie Tauber et Hans Arp la revue multilingue Plastique.

Ces années d’intense activité au sein des cercles d’avant-garde sont concomitantes chez Domela d’une prise d’autonomie par rapport aux influences premières, du développement d’une approche singulière de l’abstraction géométrique. Déjà depuis la fin des années 1920, et de manière encore plus radicale après son séjour berlinois, Domela s’éloigne des principes trop rigoureux de De Stijl. Il privilégie dans ses compositions les courbes sinueuses, ellipses, cercles, arabesques, autant de formes et motifs puisés dans sa connaissance et sa passion pour la pensée et l’esthétique orientales. Dans les années 1930, il abandonne la peinture à l’huile pour réaliser des reliefs conciliant géométrie et organicisme, à partir de matériaux aussi divers qu’insolites (bois, peau de requin, écailles de tortue, daim, cuivre, laiton, plexiglas…). Domela rompt par ailleurs avec le néoplasticisme en cessant de se borner aux couleurs primaires et en faisant le choix de la diversité chromatique.

La richesse et l’originalité de ce travail ne cesseront d’être saluées, autant en France où il réside jusqu’à sa mort en 1992, qu’à l’étranger. Après la guerre, il participe à la fondation du Salon des Réalités Nouvelles et enchaîne les expositions à Paris, Berlin et même Calcutta.

ÉDITIONS

octobre 13, 2020 / EDITION 18