1881 – 1964 : Peintre français d’origine russe (Tiraspol 1881- Fontenay-aux-Roses 1964). Admis en 1898 à l’École de peinture, de sculpture et d’architecture de Moscou, il y rencontre Nathalie Gontcharova et abandonne ses études pour travailler seul. Il accompagne Diaghilev à Paris en 1906 et s’occupe de la présentation de la peinture russe au Salon d’automne. En 1907, il rencontre David Bourliouk et organise avec lui l’exposition Stephanos à Saint-Pétersbourg. Il travaille, cette même année, avec le groupe de la Rose bleue, qui exprime ses idées dans la revue la Toison d’or. La première exposition portant ce nom a lieu en 1908. Larionov occupe d’emblée une position de chef de file de l’avant-garde russe. Avec les frères Bourliouk (David et Vladimir), il fonde, en 1910, le Valet de carreau, mais, l’année suivante, soucieux de conserver sa liberté et d’éviter tout rattachement à une école, il quitte avec fracas le groupe parce que les exposants se constituent en société à statuts. En mars 1912, l’exposition la Queue de l’âne, préparée par ses soins, présente à Moscou un grand nombre d’œuvres primitivistes ; en 1913, au moment de la publication du Manifeste du Rayonnisme, dans lequel Larionov explique le principe du rayonnement de la couleur produit par la réflexion de la lumière sur les objets, l’artiste les présente à l’exposition de l’Union de la jeunesse en 1912-13. L’exposition la Cible fait le point sur ses théories. Il y montre le cycle des Saisons (l’Automne, Paris, M. N. A. M.) et une sélection d’images populaires et d’icônes. Il part pour Paris en 1914 avec Diaghilev ; en juin, il expose avec Gontcharova chez Paul Guillaume ; la préface du catalogue est rédigée par Guillaume Apollinaire, ardent défenseur du Rayonnisme. Revenu en Russie à la déclaration de guerre, Larionov est démobilisé pour raison de santé, et il participe à l’exposition Année 1915 avant de rejoindre Diaghilev en Suisse. Il ne retournera jamais en Russie. Il abandonne alors la peinture de chevalet pour se consacrer au décor de théâtre et plus précisément au décor de ballet, cette forme d’art étant pour lui une animation de la peinture dans laquelle les principes du Rayonnisme ont logiquement trouvé leur mode d’expression le plus favorable. Dès 1915, il fournit décors et costumes pour Soleil de nuit de Rimsky-Korsakov ; il crée le rideau, les décors et les costumes des Contes russes (Liadov) en 1917, de Chout (Prokofiev) en 1921, de Renard (Stravinski) en 1922. En même temps, il expose à Paris (gal. Sauvage, 1918 ; gal. des Feuillets d’art, 1920), à New York (1922), à Bruxelles (1923), à Dresde (1927). En 1930, il organise avec Pierre Vorms la première exposition rétrospective des maquettes, des décors et des costumes des Ballets russes (Paris, gal. Billiet, oct. 1930). Il dessine les costumes du ballet Symphonie classique de Prokofiev ; il crée en 1932 les décors et les costumes de Sur le Borysthène du même musicien et, en 1935, les décors et les costumes de Port-Saïd de Constantinov. En 1948, il participe à l’exposition rétrospective du Rayonnisme (Paris, gal. des Deux-Îles) ; en 1954, il partage avec Natalia Gontcharova une salle particulière à l’exposition Diaghilev (Londres, Édimbourg). À demi paralysé pendant plusieurs années, il commençait à reprendre ses pinceaux de la main gauche quand la mort le surprit.